Interview de Philippe BLANC, Marketing Communication/Community Manager chez EFPA Luxembourg

1/ Bonjour Philippe. Parle-nous de ton parcours ?
Juste après l'école, je devais partir en Angleterre faire un VSNE. En attendant, j'ai réalisé un stage chez Automobiles Peugeot au service Formation... c'était le lancement de la 106 avec un certain Jacques Calvet ! Fin 91, ayant compris que finalement je n'obtiendrai jamais ce VSNE (alors que la boîte m'attendait 😌), je suis parti faire un service militaire classique dans le génie à Versailles. Quelques mois avant ma sortie, j'ai lancé une vague de candidatures spontanées uniquement dans le secteur automobile car je ne me voyais travailler nulle par ailleurs. Mercedes-Benz France m'a proposé un CDD à l'occasion du salon Automobile de Paris d'octobre 92, ce que je n'ai bien évidemment pas pu refuser. J'ai donc démarré ma carrière professionnelle sur le stand Mercedes au Mondial de Paris ... un vrai rêve de gosse qui se réalisait !

A l'issue, je suis parti me faire une expérience de vente en concession et suis revenu au siège pour démarrer une collaboration longue de 25 années. La ligne directrice a été le marketing puisque j'ai occupé différentes fonctions en marketing opérationnel, marketing stratégique, communication, marketing produit et formation commerciale aussi bien dans la division voitures particulières que poids lourds. En 2019, suite à un projet personnel avec mon épouse et mes enfants de quitter Paris après 30 années, j'ai basculé chez Renault Retail Group au Luxembourg, toujours dans une fonction marketing puisque j'étais responsable marketing et distribution pour le pays pendant 2 ans et demi.

Aujourd'hui, j'ai totalement changé d'univers professionnel puisque je travaille pour une association dans le domaine du secteur financier mais j'ai conservé mon métier dans le marketing/communication/community management.

2/ En quoi L’ESLSCA a-t-il été un vecteur de réussite ?
D'abord, la formation générale et pluridisciplinaire que j'y ai reçue m'a donné une vision d'ensemble des enjeux économiques, managériaux et humains. Cette base solide m'a permis de démarrer ma carrière avec une capacité à m'adapter rapidement à des environnements variés, et surtout à savoir où et comment chercher les informations ou les solutions nécessaires pour résoudre les problèmes qui se présentaient à moi.

Ensuite, l'ESLSCA m'a permis de développer une réelle ouverture internationale, que ce soit à travers des cours, des stages ou des rencontres avec des intervenants venus d'horizons divers. Cette dimension m'a appris à travailler dans des contextes multiculturels et à appréhender les enjeux globaux ce qui m'a aidé lors d'un stage en Angleterre puis au cours de mes 25 années chez Mercedes où j'ai travaillé notamment avec mes collègues chefs produits du monde entier.

Enfin, l'école m'a offert un réseau précieux de camarades, dont je côtoie encore aujourd'hui une dizaine de façon très régulière. Ces relations ont été déterminantes, pendant l'école et même après, que ce soit pour ma vie personnelle ou pour des échanges qui m'ont aidé à progresser professionnellement.

3/ Quel est ton meilleur souvenir à L’ESLSCA ?
Difficile de n'en faire ressortir qu'un seul ... je dirais que mon meilleur souvenir à l'ESLSCA, c'est sans hésiter mon expérience au sein des associations étudiantes, et plus particulièrement au bureau des sports, où je m'occupais principalement de la section Tennis. Les associations, c'est un peu le cœur de la vie étudiante : on peut soit en profiter pleinement, soit s'y investir activement. Dans les deux cas, c'est une expérience incroyablement enrichissante. D'un côté, en tant que participant, on a accès à une multitude d'activités dans des domaines variés : semaines de ski, soirées étudiantes, représentations théâtrales, conférences à thème... et on peut même gagner de l'argent grâce aux études de marchés proposées par la Junior Entreprise ! C'est une façon de s'ouvrir à de nouvelles passions, de créer des liens et de vivre des moments inoubliables ... j'ai notamment participé aux sélections du Challenge R5 GT Turbo des Grandes Ecoles. De l'autre, en s'y engageant, c'est une véritable école de la vie. Pour moi, au bureau des sports, cela a été une première immersion dans le travail collectif, la communication, la recherche de sponsors, l'organisation d'événements, la gestion de budgets et même la gestion d'une hiérarchie.

Ce sont des compétences concrètes, presque professionnelles, que j'ai pu acquérir très tôt et qui m'ont servi tout au long de ma carrière. Mon goût pour organiser des trucs aussi bien dans le cadre de mon job que pour ma vie privée vient forcément de là ! Au final, cette expérience a été bien plus qu'un simple souvenir : c'est une période qui m'a formé, qui m'a appris à être polyvalent et qui m'a donné le goût de l'engagement.

4/ Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton métier ?
Ma passion première reste et restera toujours l'automobile. Quitter ce secteur a été un vrai pincement au cœur, car c'est un univers qui m'anime profondément. Pourtant, plusieurs raisons m'ont conduit à changer d'univers, et aujourd'hui, je suis sincèrement ravi de ce choix. D'abord, c'est un défi intellectuel stimulant parce que mon nouveau métier dans la formation et la certification des conseillers financiers est un véritable challenge intellectuel. Il a fallu tout réapprendre, me plonger dans des domaines que je ne maîtrisais pas, et cela a relancé ma curiosité et mon envie d'apprendre. Ensuite, parce que travailler au sein d'une association sans but lucratif, c'est l'école de l'adaptabilité. Avec des ressources financières limitées, il faut sans cesse innover, trouver des solutions out of the box et faire preuve d'astuce. Cela fait travailler les méninges, et c'est un excellent moyen de rester jeune d'esprit ! Autre aspect passionnant : l'innovation et l'IA au quotidien via la découverte et l'utilisation de logiciels et d'applications propulsés par l'IA. Avec peu de moyens, ces outils deviennent des alliés précieux. Ils m'obligent à rester connecté aux évolutions technologiques, ce qui est à la fois stimulant et indispensable aujourd'hui.

Enfin, ce qui me motive énormément, c'est La liberté de créer et de rayonner. J'ai été recruté car il y a tout à faire donc j'utilise toute mon expertise de marketeur. De plus, j'ai totale carte blanche pour développer la visibilité afin d'améliorer la notoriété de l'association. C'est valorisant, et surtout, cela me permet de retrouver une activité que j'adore : l'événementiel. Organiser, fédérer, créer des moments marquants... C'est une facette de mon métier qui me redonne cette énergie que j'avais dans l'automobile, mais sous une autre forme. En résumé, même si l'automobile reste ma passion historique, ce nouveau chapitre professionnel me passionne tout autant, car il me pousse à me réinventer, à innover et à rester en mouvement.

5/ Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un jeune diplômé pour réussir sa carrière ?
Si j'avais un jeune diplômé devant moi, voici ce que je lui dirais en 3 points :

1. Multiplie les expériences pour construire ta polyvalence « Fais un maximum de stages dans des fonctions et des types d'entreprises variés. Chaque expérience, même courte, t'apportera une expérience professionnelle, une vision différente des métiers, des cultures d'entreprise et des enjeux. Cette diversité te rendra plus agile et mieux armé pour choisir ta voie ou saisir des opportunités inattendues. Et surtout cela te permettra d'identifier où tu te sens bien et à contrario où tu n'es pas à l'aise »

2. Privilégie l'apprentissage à la promotion immédiate « N'hésite pas à accepter des évolutions horizontales si elles te permettent d'acquérir de nouvelles compétences ou d'élargir ton réseau. Parfois, un pas de côté prépare un bond en avant. La carrière n'est pas une ligne droite, mais un parcours où chaque étape compte. »

3. Suis ta passion pour allier performance et épanouissement « Choisis un secteur et un métier qui te font vibrer. Le plaisir et l'engagement sont les meilleurs moteurs de la performance et de la résilience. Quand on aime ce qu'on fait, les défis deviennent des opportunités, et le travail, une source d'épanouissement. C'est quand même plus facile et plus enthousiasmant d'aller au boulot sans avoir des godasses de plomb !

6/ Quelle est ta relation avec le réseau des Alumni de l'ESLSCA ? Quelle importance a joué le réseau dans ta carrière ?
Le réseau des Alumni de l'ESLSCA est un atout majeur, et je l'ai toujours considéré comme une force collective, même si je n'en ai pas eu besoin de manière directe pour des raisons professionnelles. Cela dit, il est indéniable que les liens créés par l'école jouent un rôle, parfois de manière subtile : la personne qui m'a recruté ici, au Luxembourg, était elle aussi issue de l'ESLSCA... Coïncidence ? Peut-être, mais les affinités et la confiance que peut inspirer un parcours commun ne sont jamais neutres.

Par ailleurs, étant quelqu'un qui croit profondément à la puissance des réseaux, j'ai souhaité m'investir dès mon arrivée au Luxembourg en 2019 pour animer la communauté des Alumni du Grand-Duché. Cette initiative a été une expérience extrêmement enrichissante : elle m'a permis de rencontrer des profils variés, de créer des synergies et de contribuer à renforcer ce lien si précieux entre les anciens élèves. Aujourd'hui, je ne le regrette absolument pas, car c'est aussi cela, l'esprit ESLSCA : s'entraider, partager et faire grandir le réseau ensemble.

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Comment ? 

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