News

Crédit photo : Florence Le Guyon
Crédit: Florence Le Guyon
Crédit photo : Florence Le Guyon
Partager sur :

Interview de Michael Aubert, Artiste dramatique et réalisateur, ESLSCA promo 1995

14 juin 2024 Vie de l'Association
Vue 227 fois

1/ Bonjour MichaĂ«l. En quoi l'ESLSCA a-t-elle Ă©tĂ© un vecteur d’inspiration et de rĂ©ussite pour toi ?
L’Ecole m’a apportĂ© des outils sur plusieurs niveaux. Et le fait de ne pas ĂȘtre spĂ©cialisĂ© permet d’avoir une meilleure comprĂ©hension des entreprises, quelle que soit leur taille.
Lors de ma 3Ăšme annĂ©e, en alternance, j’ai Ă©tudiĂ© l’Organisation des entreprises. J’ai acquis les compĂ©tences pour pouvoir mieux comprendre les structures pour lesquelles j’ai travaillĂ© par la suite, mais aussi pour voir et crĂ©er de nouvelles opportunitĂ©s. 
Car les modĂšles appris Ă  l’école sont utilisables ailleurs. Tu restes attentif Ă  certaines choses, mĂȘme si tu Ă©volues dans le monde associatif, mĂȘme avec des considĂ©rations diffĂ©rentes. Il y a toujours des fournisseurs, des clients/patients/usagers qui ont des attentes, des besoins, etc. Les mĂȘmes schĂ©mas peuvent s’appliquer.

L’école donne Ă©galement un diplĂŽme, mĂȘme si par la suite notre profil s’enrichit d’autres compĂ©tences, formations et expĂ©riences


Et c’est aussi une carte de visite, puisque l’ESLSCA fait partie des Ecoles SupĂ©rieures de Commerce !

 


2/ Parle-nous de toi et de ton parcours : comment es-tu passĂ© du commerce Ă  l’art dramatique et Ă  d’autres arts ?

A la fin de mes Ă©tudes, j’ai voulu faire un Volontariat de Service National en Entreprise (VSNE) pour travailler en Afrique ou en Asie. Mais j’ai Ă©tĂ© rattrapĂ© par les dĂ©lais du Service National classique (menace de faire 16 mois au lieu de 10 !). J’ai alors demandĂ© Ă  intĂ©grer le RĂ©giment du Service Militaire AdaptĂ© (RSMA) Ă  La RĂ©union. J’y suis arrivĂ© en 1995. 

 

En 1996, j’ai créé une entreprise et en parallĂšle j’ai rejoint une EURL dont le patron Ă©tait dynamique et inventif. Son entreprise a grossi et s’est bientĂŽt constituĂ©e en holding.

 

Mais en 2000, il y a eu un Ă©vĂ©nement dĂ©clencheur : mon pĂšre s’est suicidĂ©. Ça fait rĂ©flĂ©chir sur les principes de vie et de mort

Alors fin 2001, j’ai pris mon sac Ă  dos. Je suis parti 9 mois. En rentrant, j’ai repris le travail mais je n’étais plus motivĂ©. J’avais besoin de trouver du sens Ă  ce que je faisais. Je n’en trouvais pas dans le milieu Ă©conomique classique. Cet objectif de croissance continue, coupĂ© parfois du bien-ĂȘtre en entreprise ne me convenait pas. Je prĂ©fĂ©rais le principe d’un combat commun. 


DĂ©jĂ  Ă  l’époque je ne me prenais pas au sĂ©rieux, ma fibre artistique devait ressortir !

Ma compagne de l’époque et qui fut aussi plus tard la mĂšre de notre fille m’a alors proposĂ© un petit rĂŽle au théùtre, Ă  La RĂ©union. J’ai aussi commencĂ© Ă  faire de la rĂ©gie. A partir de lĂ , je suis devenu intermittent en 2006, un rĂ©gime qui permet de vivre de son art.


Je me suis formĂ©, j’ai fait des stages, j’ai travaillĂ© le chant et le théùtre. J’ai tournĂ© des publicitĂ©s, puis j’ai passĂ© des castings pour le grand Ă©cran.

 

Pour moi le cinĂ©ma est trĂšs plaisant, trĂšs instructif mais quand tu as dĂ©cidĂ© que ton ancrage est Ă  La RĂ©union, il est nĂ©cessaire de diversifier tes compĂ©tences. Alors je poursuis le théùtre, j’anime des formations, des ateliers, etc. 

J’ai aussi envie de m’essayer Ă  d’autres arts, dont la cuisine et la pole dance acrobatique
 Tant qu’on ne m’arrĂȘte pas, j’avance ! 

 

 

3/ D’ailleurs, tu as un nouveau projet en cours : peux-tu nous en parler ?
Oui, je suis en train de préparer mon premier court-métrage, en tant que réalisateur.

J’ai traversĂ© une dĂ©pression trĂšs sĂ©vĂšre, avec une chute rapide, et j’ai mis 2 ans Ă  m’en sortir. Ça m’a donnĂ© l’occasion de rencontrer Ă  la fois des personnes malades, des soignants du milieu hospitalier, des thĂ©rapeutes



Et au bout d’un moment, j’ai dĂ©cidĂ© de faire un stage (animĂ© par Pascal Luneau, qui avait coachĂ© Anne Parillaud sur Nikita et Marion Cotillard pour La mĂŽme) avec des actrices et acteurs, des rĂ©alisatrices et rĂ©alisateurs : ça permet Ă  chacune et chacun de comprendre ce qui se passe dans la tĂȘte des autres. Et lĂ  ça a fait « tilt » !


J’ai eu envie de rĂ©aliser ce court-mĂ©trage. L’objectif n’est pas de traiter de la dĂ©pression, c’est de montrer qu’il y a toujours moyen de s’en sortir et qu’il existe des choses lumineuses, mĂȘme quand on est en dĂ©pression. Qu’on peut changer son angle de vue. Je veux qu’on comprenne qu’il y a toujours un petit quelque chose, mĂȘme tĂ©nu, qui te raccroche Ă  la vie, y compris quand tu es « au fond du trou ».

 

Je suis encore en train de constituer le projet et l’écriture, et j’ai envie de tourner en mars ou avril 2025.

 

Crédits photos : Florence Le Guyon

 

4/ Qu'est-ce qui te passionne le plus dans ta vie d’artiste ?
D’envisager la petite tĂąche du jour ou l’objectif global comme une sculpture : tu amĂšnes de la matiĂšre puis tu la cisĂšles, tu l’épures, jusqu’à obtenir ce qui te parle. Ce qui m’anime, c’est de me dire « je ne connais pas », de tenter l’expĂ©rience, d’apporter quelque chose de personnel, Ă  partir d’un challenge.


Quand tu sculptes, tu as l’impression que la matiĂšre devait s’exprimer comme ça. J’ai envie de faire un mĂ©lange entre ma vision et la maniĂšre dont la matiĂšre devait s’exprimer. Mon travail consiste Ă  structurer. J’ai souvent travaillĂ© avec des autodidactes, et j’aime relever le dĂ©fi de structurer, de construire, de dĂ©velopper. Je leur apporte des outils pour ça.

 

Quand j’avais mon entreprise, la « matiĂšre Ă  sculpter » Ă©tait le produit ou le service que je vendais. Mais il y a aussi un cĂŽtĂ© entreprise dans l’organisation d’un plateau, avec des producteurs, des rĂ©alisateurs, des acteurs, etc. Chacun doit trouver sa place et a un rĂŽle Ă  jouer. 


BientĂŽt, ma matiĂšre sera le sujet de mon court-mĂ©trage, mais aussi les acteurs, ce qu’ils vont me proposer, l’équipe, etc. Je serai un des maillons d’une production collective. Et tout ça fait appel Ă  des notions que j’ai apprises Ă  l’ESLSCA : aller chercher des associĂ©s, de coproducteurs, des diffuseurs, etc. D’ailleurs on parle « d’industrie du cinĂ©ma » !

 

 

5/ Quel conseil donnerais-tu Ă  un jeune diplĂŽmĂ© pour rĂ©ussir sa vie, s’épanouir ?
Je dirais : « ne vous mariez pas trop tÎt » ! (rires)
Plus sĂ©rieusement, on n’est pas des chevaux de course, Ă  qui on met des ƓillĂšres pour qu’ils suivent une voie sans ĂȘtre dĂ©rangĂ©s par ce qu’il y a Ă  cĂŽtĂ©. Si on n’est pas complĂštement dĂ©terminĂ© sur ce qu’on veut faire : il faut aller flĂąner sur les chemins, y compris les chemins de traverse.


Je vois l’épanouissement en Ă©toile plutĂŽt qu’en faisceau.
Qu’on ait envie de « faire de l’argent », de gagner bien sa vie ou de s’épanouir, l’idĂ©e est d’abord de faire preuve de beaucoup de dĂ©licatesse par rapport Ă  son entourage. Savoir se nourrir de tout, se donner les moyens d’atteindre ses objectifs, savoir Ă©couter les conseils et avancer, avec une grande libertĂ© : la force tranquille !

 

 

6/ Quelle est ta relation avec le rĂ©seau des Alumni de l'ESLSCA ? Quelle importance a jouĂ© ce rĂ©seau ou d’autres dans ta carriĂšre ?
Je suis toujours parti du principe – mĂȘme si je l’ai oubliĂ© pendant ma dĂ©pression – que je cotisais Ă  l’association pour la soutenir, parce que le rĂ©seau, c’est important. 

 

Ça permet notamment de ne pas se retrouver en solo quand on change de rĂ©gion, de pays. J’ai d’ailleurs animĂ© rapidement un rĂ©seau Ă  La RĂ©union, avec des anciens de plusieurs ESC : l’Association des DiplĂŽmĂ©s d’Ecoles SupĂ©rieures de Commerce (ADESC).


Ça permet Ă©galement d’avoir des personnes ressources par rapport Ă  des questionnements professionnels. C’est plus simple de traiter avec quelqu’un que tu connais, d’avoir des recommandations.


Le principe du rĂ©seau est celui d’une fourmiliĂšre : si tout le monde travaille pour dĂ©velopper ce qu’il a Ă  dĂ©velopper et que les autres ne sont lĂ  ni comme ennemis ni comme concurrents, on va pouvoir avancer. A l’inverse on se plante. Dans un rĂ©seau, tout le monde doit ĂȘtre nourri !


Et la diversitĂ© est trĂšs intĂ©ressante. J’ai d’ailleurs eu envie de reprendre contact avec des gens qui ont des profils et des parcours trĂšs diffĂ©rents du mien, et on va organiser un repas avec des Alumni de l’ocĂ©an Indien.

 


7/ Quels sont tes meilleurs souvenirs Ă  l'ESLSCA ?
Le premier date de 1994, quand nous avons fait venir Yehudi Menuhin et Alexis Weissenberg pour un concert caritatif Ă  l’OpĂ©ra Garnier, avec l’association Convergence-ESLSCA. On a levĂ© 1 million de francs pour aider des associations comme la Croix-Rouge, l’ArmĂ©e du Salut, les Orphelins Apprentis d’Auteuil, etc.


Et le deuxiÚme, moins visible et moins clinquant : quand on animait « La culture dans tous ses états », un week-end lors duquel plusieurs lieux culturels habituels ou exceptionnels ouvraient leurs portes au grand public pour lui faire découvrir des concerts, des exposition, etc.

 

 

 

 

📱 IMPORTANT !
Si toi aussi tu souhaites témoigner de ton parcours professionnel, tes expériences, conseils et nous partager certaines anecdotes alors prend contact avec nous ! 

 

Comment ? 

 

đŸ“©  Par mail Ă  l'adresse suivante : info@alumni-eslsca.com

ou

📞 Par tĂ©lĂ©phone en contactant Philippe au 06 85 81 24 75 




4
J'aime

Aucun commentaire

Vous devez ĂȘtre connectĂ© pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Proposer une actualité !