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Club Finance ESLSCA - NASDAQ
Introduction
Le monde a commencé de se débarrasser du COVID-19 depuis 2022, et les grandes économies mondiales, notamment les Etats-Unis et l’Europe, à travers, respectivement, la Fed, présidée par Jérôme H. Powell, et la BCE, présidée par Christine Lagarde, s’en remettent progressivement.
La crise sanitaire a poussé les gouvernements à puiser dans leurs budgets et creuser leurs déficits pour mettre en place des programmes d’aides à la lutte contre l’expansion du virus et pour supporter l’économie.
Ce déficit budgétaire, causant éventuellement un accroissement de la masse monétaire en circulation, une offre qui n’arrivait pas à répondre à sa demande soudainement et brusquement croissante suite à la fin du confinement, sont les causes principales de l’inflation que subissent l’Europe et les Etats-Unis aujourd’hui.
Face à cette inflation, et afin de trouver une solution aux conséquences économiques du confinement et de l’arrêt du circuit économique, la Fed pris l’initiative d’augmenter les taux. De son côté, la BCE se doit de suivre, avec 6 mois de retard. Ensemble, et pour lutter contre l’inflation, les deux banques centrales appliquent le vade-mecum classique de la politique monétaire, la Fed haussant ses taux créditeurs courts à leur niveau le plus élevé depuis 22 ans !
En 2024, la Fed prévoit d’entamer la diminution des taux, pour, peut-être, revenir à leur niveau d’origine,
ou, d’au moins, s’y rapprocher. La BCE fera sans doute de même. Quel sera l’impact de cette décision et
de son application sur le Nasdaq, indice américain regroupant une centaine d’entreprises principalement
dans le secteur de la technologie, dans les prochains mois ?
Cet article s’intéressera aux évolutions futures du Nasdaq, en utilisant une approche fondamentale,
suivie d’une analyse technique du graphe de l’indice américain.
1 - Analyse Fondamentale
Comme mentionné précédemment, la Fed envisage de baisser les taux de son économie, ce qui devrait être une bonne nouvelle pour les entreprises, qui pourront reprendre leurs investissements, ce qui accroitra la demande et l’offre, et donc, la capitalisation boursière des entreprises et le cours de leurs actions.
Sans doute, cet effet ne sera pas différent quant aux entreprises du Nasdaq ; ce dernier concernant le secteur de la technologie, qui est prometteur pour les années à venir. Preuve en est, fin 2019, le Nasdaq cotait à 9000 USD, alors qu’aujourd’hui, il cote à 18550 USD, enregistrant une croissance de 52.71% en 2023.
En effet, avec le développement rapide et récent du secteur de la technologie, avec des entreprises telles que Tesla, notre indice américain était en tendance haussière saine entre octobre 2023 et mars 2024, allant de 14334 à 18488,6. Notons que ce dernier niveau était un maximum historique en mars 2024.
N’oublions pas de rajouter qu’empiriquement, après chaque diminution de taux créditeurs, une récession arrive. Cette étude empirique est à considérer en s’intéressant aux prochaines évolutions du Nasdaq.
2 - Analyse Technique
Commençons par définir la tendance globale mensuelle du Nasdaq, en analysant le graphe mensuel de cet indice (voir Annexe 1).
Nous apercevons que la bougie de mars 2024 forme une partie de ce qu’on appelle une « evening star », une bougie signalant une baisse à venir. En effet, cette bougie doit être précédée d’une bougie haussière, et suivie d’une bougie baissière ; la combinaison de ces 3 bougies formant donc l’evening star.
Bien évidemment, cette bougie seule n’est pas indicatrice sûre et certaine d’une baisse du prix potentielle. En effet, elle a été rejetée par une bougie fortement haussière en mai 2024, et un volume d’achat assez dominant. De plus, l’oscillateur stochastique, qui est suiveur de tendance, coupe sa courbe servant de signal (la courbe rouge), et se retourne à la hausse, indiquant potentiellement une continuation de la hausse. L’ADX, lui, nous montre un mouvement de momentum fort, avec un DMI+ supérieur au DMI-, signalant de même une continuation de la tendance à la hausse, au lieu d’une correction du mouvement au courant des prochains mois.
Maintenant la tendance générale posée, inspectons le détail en s’intéressant au graphique journalier (voir Annexe 2).
D’abord, nous apercevons clairement la tendance haussière débutant d’octobre 2023 déjà mentionnée.
Dans l’objectif de bien définir sa résistance, son support, et la médiane de ces deux lignes de tendance, on utilise la fourchette d’Andrews.
Puisque cette tendance se focalise majoritairement entre la résistance et la médiane de notre fourchette, nous représentons cette partie-là par un support et une résistance intérieurs à la fourchette.
Le 15 mars 2024, le prix a, pour une première depuis novembre 2024, franchit la médiane et atteint la moitié inférieure de la fourchette, avant de faire un pull-back et de finalement continuer son chemin vers le bas. Le prix du Nasdaq continue par baisser, en franchissant le support de la fourchette, arrivant à 16,973 USD le 19 avril 2024.
Ce mouvement baissier était bien prévisible : le Nasdaq atteint un prix historique de 18,464.70 le 21 mars, source de pression vers le bas des investisseurs, n’étant pas confiants que le prix continuera à marquer des hauts historiques dans le très court terme. Cet événement est précédé par une divergence baissière (voir graphe en Annexe 2). La sortie par le bas de la fourchette d’Andrews était donc assez attendue.
3 - Présent et Prévisions
Qu’en est-il donc du comportement du prix du Nasdaq, depuis cette cassure du support de la fourchette, confirmé résistance le 16 avril 2024 ? Le Nasdaq continue à atteindre des hauts historiques : le 23 mai 2024, il arriva à toucher 18,907.54 USD, niveau auquel il n’était jamais arrivé de son histoire. L’ancien support de la fourchette confirmé résistance, n’a toujours pas été franchi par le Nasdaq, qui vient vainement s’y heurter depuis le 14 mai 2024. Comme vu sur le graphe en annexe, le Nasdaq entame aujourd’hui une congestion ouverte tout en heurtant l’ancien support confirmé résistance de la fourchette. Le jeudi 30 mai, le Nasdaq finit par sortir de cette congestion par le bas, n’arrivant pas à revenir à l’intérieur de la fourchette.
Quant aux prévisions du Nasdaq, il faut prendre deux idées en considération. La première est l’anticipation des investisseurs du début de la baisse des taux d’intérêts créditeurs de la Fed fin 2024, et sa baisse effective. La deuxième est la statistique empirique démontrant qu’après chaque baisse de taux d’intérêts créditeurs arrive une récession. Cette dernière sera plutôt mondiale, vu le fait de la BCE suivra sans doute la décision de la Fed de baisser les taux d’intérêts créditeurs, et baissera donc les siens.
Ce que l’on peut déjà espérer, c’est que le Nasdaq, conduit par le début de la baisse des taux d’intérêts créditeurs américains déjà annoncée par Powell d’ici fin 2024, arrive à retrouver sa place à l’intérieur de la fourchette, de continuer sa tendance saine haussière, et d’enregistrer encore une année de croissance monstrueuse, après avoir pris 52.71% de croissance en 2023. Cependant, cette croissance ne sera pas sans obstacle, car, avec la récession prévue après la baisse des taux intérêts créditeurs de la Fed, les entreprises américaines ne seront sans doute plus encouragées à investir, faisant chuter la demande, l’offre, et, par la suite, leur valorisation boursière et celle du Nasdaq.
Conclusion
En définitive, après une analyse fondamentale et technique historique du Nasdaq, nous sommes à la conclusion que le Nasdaq, poussé par la baisse attendue des taux d’intérêts créditeurs américains d’ici fin 2024, pourrait vivre un retour à la tendance haussière, qui risque de ne pas être aussi saine que la tendance haussière ayant débutée en octobre 2023, avec une potentielle récession frappant aux portes de l’économie mondiale.
Afin de s’assurer de l’amplitude de la récession, il pourrait servir d’analyser les graphes mensuels et trimestriels de l’or, du dollar, de l’euro, et des obligations américaines à 10 ans. Ces analyses nous donneront une idée précise de l’impact de la variation prochaine des taux d’intérêts sur l’économie américaine, et, par effet de contagion et par initiative de la BCE, sur l’économie européenne.
Annexe 1
Annexe 2
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